Le bagad est un orchestre breton qui a pris forme de façon solide vers 1948. Il est formé de bombardes, de grandes cornemuses de type écossais et de tambours : caisses claires écossaises, tambour ténor et basse.
Contrairement à d’autres types de formations musicales, il n’y a pas de nombre établi pour la composition d’un bagad (il y a juste un minimum défini dans le cadre des concours officiels) mais pour que l’effet de nombre commence à se faire sentir il faut au moins 5 instruments dans les pupitres bombardes et cornemuses, 3 caisses claires et une basse. Les formations les plus nombreuses aujourd’hui sont couramment composées de 20 bombardes, autant de cornemuses, une dizaine de batteurs, une basse (parfois un ensemble de 5 ou 6 grosses caisses accordées sur des notes différentes) et un pupitre de percussions diverses. Soit un groupe dépassant la cinquantaine de musiciens.
Certains groupes ont l’habitude de se faire accompagner par un pupitre de clarinettes, d’autres s’adjoignent des joueurs d’accordéon ou autres instruments.
Elles mènent le bagad, leur jeu est incisif, leur timbre clair. Elles exposent les thèmes. Le pupitre peut comporter quelques bombardes ténors ou basse qui ont un rôle d’accompagnement.
Elles soutiennent le jeu des bombardes, leur répondent la phrase exposée. Elles participent à l’harmonie par des voies de contrechant. Leurs bourdons peuvent être accordés sur la tonique de la gamme native de l’instrument : si bémol, comme les écossais l’ont conçu ou alors sur le deuxième degré de la gamme : do, quand le répertoire choisi utilise cette note comme tonique.
Composé des caisses claires et des tambours ténors et basse : il accentue la dynamique, donne les impulsions et maintient les tempos. Les basses « assoient » le bagad en renforçant le spectre harmonique.
Le bagad sait également visiter les répertoires pour lesquels on ne l’attend pas : des musiques traditionnelles d’autres contrées aux musiques récentes ou savantes, il ne connait plus vraiment de limites.
Le répertoire joué par les bagadoù est principalement de la musique bretonne de fond traditionnel, basée sur le principe de deux phrases répétées, très souvent issue des répertoires chantés, originellement dans des modes diatoniques.
Cependant il a toujours été dans l’habitude des sonneurs d’apporter une personnalisation aux airs du patrimoine jusqu’à les rendre méconnaissables, et aussi d’amener de nouveaux airs sans toutefois avoir l’impression d’avoir composé de la musique au sens exacte du terme. Néanmoins, depuis la création des bagadoù et le besoin de leur fournir un répertoire adapté, certains musiciens composent réellement, parfois anonymement parfois professionnellement en protégeant ce répertoire auprès de sociétés spécialisées.
Le répertoire se classe en trois genres principaux : airs à marcher – airs à écouter – airs à danser.
Implantés dans de nombreuses villes en Bretagne, présents dans les petites villes et communes rurales, les bagadoù sont des acteurs culturels et des ambassadeurs de leur territoire.